
A quoi reconnaît-on une équipe qui n'a peur de rien ? Peut-être à cette faculté de ne jamais paniquer et trembler. A la faculté de se montrer patient face à l'orage adverse, à la faculté de défendre en attendant les ballons exploitables. En première mi-temps, les Rouge et Noir ont pris l'eau par moment et ont mis 20 minutes à se mettre dans le rythme. Fernandez Lobbe est même allé se reposer dix minutes pour plaquage haut (22e). Puis, à la 30e, le génie a parlé: sur un renversement instillé par Wilkinson, Matt Giteau dépose le ballon au pied dans le dos du premier rideau. A la course et dans les airs, Mitchell prend le meilleur sur Goode qui remet à... Giteau. A ce moment-là, Toulon frappe fort et surprend les Saracens (7-3). Il faudra un drop de Jonny « be God » (38e, 10-3) pour éc½urer définitivement les Anglais au terme d'une période pourtant maîtrisée par Farrell et les siens.
Wilko, Palme d'Or
La mécanique façonnée par Bernard Laporte a été bousculée par des Sarries tout aussi impressionnants et appliqués en première mi-temps. Les Anglais ont surtout fait mal à Toulon en mêlée. La première ligne des Varois a été souvent pénalisée (3e, 9e, 45e). Le surplus d'expérience et de confiance, voire de puissance, des Toulonnais a probablement fait la différence ensuite. La deuxième période sera à sens unique. Pour un récital parfait. Deux pénalités de Wilkinson (54e, 63e) et un nouvel essai extraordinaire. Sur un mouvement offensif parfaitement maîtrisé, Bastareaud passe les bras en bout de ligne pour Juan Smith, qui remet intérieur à Fernandez Lobbe, qui lui-même remet au Sud-Africain (20-6). Les Toulonnais ont plié le match petit à petit.
Bien sûr, Wilkinson mérite tous les honneurs du monde. Un sans-faute face aux perches, un duel remporté face au jeune Farrell, une défense exemplaire. Mais comment ne pas saluer l'Anglais boudé par Lancaster, Steffon Armitage, impressionnant dans les rucks. Ses mains magiques ont permis de récupérer des ballons précieux (37e, 53e, 63e). Comment ne pas applaudir le génie de Matt Giteau, sur le premier essai et dans chacune de ses prises de balle ? Il faudrait bien plus de lignes pour mettre en valeur le dynamisme de Menini, la gestion parfaite de Tillous-Borde ou la présence de Drew Mitchell en cette fin de saison. On en oublie... Toulon, formidable machine à broyer et à faire rêver, vient de remporter son deuxième titre européen consécutif. C'est déjà une part d'Histoire. En attendant la deuxième la semaine prochaine face à Castres ?
le RCT conserve sa couronne (23-6 contre les Saracens)
Incroyable doublé du RC Toulon, qui ramène la H-Cup dans la rade après sa victoire sans bavure contre les Saracens (23-6).
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